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jeudi 28 février 2013

Mon avis sur "La Dernière Lame" d'Estelle Faye

453 pages
Editeur : Le Pré aux Clercs
Dates de parution : novembre 2012
Origine : France
Collection : Pandore
ISBN : 978-2-84228-486-2
Prix : 16€

 
Voici mon avis concernant "La dernière lame" d'Estelle Faye.


Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :
"Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règnent la violence, la famine et la misère. L'Eglise des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d'apaiser les souffrances et se prépare à affronter l'Armée des Cendres. Joad et Marie vont s'engager dans une course dont l'enjeu n'est rien de moins que le sort du monde."



Mon avis concernant cet ouvrage : 

Comme tout bon scénariste qui se respecte, Estelle Faye commence par nous planter le décor : un monde en proie à une lente apocalypse où les océans peuplés de créatures horribles engloutissent peu à peu les terres, un monde où des fanatiques sont convaincus que tout ceci est l'oeuvre de Dieu et qu'il faut laisser faire le destin, un monde où d'autres personnes s'échinent à trouver une solution scientifique pour stopper cette montée des eaux, un monde où fanatiques, hérétiques et scientifiques s'affrontent, un monde qui ne sait pas quel sera son véritable destin.

Beaucoup d'eau donc dans ce roman. Les terres émergées sont très réduites. La lutte contre les océans semble plutôt vaine. Malgré cela, les hommes trouvent encore le moyen de se faire la guerre, de se détruire entre-eux pour une histoire de religion, de croyance.

Après un prologue savoureux qui met en place le suspense tout de suite, d'entrée de jeu, nous entrons dans la première partie de l'histoire.

Le Dr Gradius Sforza est accusé de se livrer à des sciences hérétiques visant à mettre un terme à la Crue. Simon, le prêtre des Cendres (traduisez par : le clan des fanatiques religieux ^^) accompagné d'insurgés, fait irruption chez le savant et lui ôte la vie. La jeune Séverina, fille du médecin, tente de fuir. Malheureusement, lors de sa fuite à la James Bond (oui, la demoiselle n'hésite pas à se jeter à l'eau ;-) ) elle se fait empoisonner par des méduses venimeuses. Des hommes la ramènent au prêtre Simon dans un sale état mais qu'importe, puisqu'il a décidé de la supprimer. Mais face à la beauté de la jeune femme et son regard, le prêtre ne peut finalement pas se résoudre à la tuer. Elle est sauvée de la mort. Enfin... Son corps échappe à la mort car pour le reste... Un Façonneur efface sa mémoire et lorsqu'elle rouvre les yeux, Séverina n'existe plus. Désormais, elle s'appelle Marie et se retrouve sous la tutelle du meurtrier de son père sans le savoir.

Marie devient intouchable dès lors qu'elle survit à l'Onction Noire, une matière ensorcelée concoctée par le peuple des Cendres. Lors de l'application de l'Onction, deux issues sont possibles : la mort ou la vie. Les survivants sont vus comme des élus par les alchimistes et l'église. Leur corps se recouvre peu à peu d'une croûte grisâtre, leur conférant une très grande protection lors des combats. L'Onction Noire est réservée aux hommes forts et strictement interdite aux femmes mais par un concours de circonstances Marie va y être confrontée. A partir de ce jour, elle se retrouve à la tête d'une armée et part semer la destruction et le carnage chez les hérétiques et les scientifiques au nom de Dieu.

Puis Joad fait son apparition dans le récit. Médecin émérite et passionné, malgré son handicap (Joad porte des prothèses de jambes) et son passé effacé, il se bat avec bravoure et énergie pour sauver son hôpital, future cible de l'armée des Cendres. La venue d'un homme amnésique au corps tatoué va redonner de l'espoir à Joad : les tatouages cachent un message de la plus haute importance pour l'avenir du monde. Il charge Côme d'Utrecht, un linguiste, de le déchiffrer.

Je m'arrêterai là pour ne pas vous dévoiler le reste. ;-)

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Sachez que ce livre est découpé en 3 parties. La première, "Marie", comme son titre l'indique met en valeur Marie et l'armée des Cendres. La seconde, "Vorastburg" nous amène à la rencontre de Joad, le médecin. La dernière partie, intitulée "Exils" se déroule sept ans après la fin de la deuxième partie. Pourquoi ce grand bond temporel ? Je ne sais pas trop. Je n'ai pas vraiment saisi pourquoi l'auteure a décidé de placer l'action de cette partie sept ans plus tard. Elle doit avoir ses raisons. J'essaierai de lui demander si elle me fait l'honneur d'une petite interview. ;-)

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J'ai aimé ce livre mais je ne lui attribuerai pas un coup de coeur non plus car certaines petites choses m'en empêchent.

Estelle Faye manie avec beaucoup de brio et d'aisance les scènes de combat. C'est épique, c'est cinématographique, c'est violent mais décrit avec une certaine poésie, c'est plein d'action... et malgré le nombre élevé de scènes de ce genre dans le roman, on ne s'en lasse pas. J'ai un peu eu l'impression de me retrouver devant un écran de cinéma et je suis certaine qu'une adaptation cinématographique serait spectaculaire.

Le style est très agréable à lire. La plume de l'auteure sait se faire forte ou douce, donnant toute l'intensité nécessaire à ce qu'elle veut faire éprouver à ses lecteurs. On ressent parfaitement la violence de certaines scènes sans tomber dans l'excès. Le dosage est parfaitement maîtrisé.

 J'ai eu un peu l'impression de jouer aux devinettes tout au long de ce roman : dès les premières pages, je me suis dit que tout était très clair, que je voyais déjà où tout ça allait nous mener, qu'il était évident que ça allait se passer comme-ci ou comme-ça... Je trouvais un peu dommage que l'histoire puisse être aussi entendue. Mais voilà que mes certitudes se sont retrouvées mises à mal plus d'une fois ! Combien de fois ai-je froncé les sourcils en essayant d'assimiler le nouvel élément qui venait perturber mon raisonnement premier ? Mon cerveau s'est retrouvé en perpétuel travail de réflexion, recalculant comme une machine à chaque nouvelle donnée. En arrivant à la fin de l'histoire, j'ai été surprise de n'y avoir vu que du feu. Le dénouement était bien loin de ce que j'avais imaginé.

Le destin de Marie se révélait être à l'opposé de ce que je pensais. Et je suis sûre que beaucoup de lecteurs auront l'impression d'être baladés, menés par le bout du nez sans arriver à comprendre où on essaie de les emmener. Mais la fin vaut vraiment le coup, alors, laissez-vous mener en bateau par Estelle Faye. ;-)

Côté personnages, je ne peux pas dire que je me sois vraiment attachée à un personnage en particulier (ou alors peut-être à Joad). En revanche, Marie m'a beaucoup fascinée. Cette jeune femme au destin hors du commun qui se retrouve malgré elle du côté sombre est aveuglée par sa foi. Plusieurs fois j'ai espéré qu'elle se réveillerait subitement et prendrait conscience que ce n'était pas véritablement elle qui était aux commandes. Malgré tous mes croisements de doigts, mes tentatives d'envoûtement... je n'ai pu qu'assister à la descente de Marie dans le gouffre sans fond de l'obscurité. ^^
Trêve de plaisanterie ! Ce personnage m'a vraiment évoqué une figure célèbre de l'histoire de notre beau pays de France : la Pucelle d'Orléans, ça vous dit quelque chose ? Oui, j'ai vu dans Marie une Jeanne d'Arc. Comme Jeanne d'Arc, elle a été guidée par sa foi, comme elle, elle a été une meneuse d'armée et une combattante hors pair, comme elle... bref. Vous avez compris. ;-) Par contre, une Jeanne d'Arc plus cruelle.

Joad est le personnage qui m'a le plus inspiré de sympathie et d'empathie. Cet homme courageux qui ne connaît rien de son passé, de sa véritable identité et qui voue sa vie à celles des autres. C'est l'opposé de Marie : Marie détruit des vies, Joad sauve des vies. Son côté altruiste et battant m'ont beaucoup plu. Joad est un homme diminué physiquement (ayant perdu ses deux membres inférieurs) mais tellement fort psychiquement qu'il force l'admiration.

Un petit regret : Jester arrive vraiment très tardivement dans l'histoire et j'ai été un peu frustrée de ne pas avoir eu plus de temps pour faire connaissance avec ce personnage ayant un rôle capital dans l'histoire. J'ai eu l'impression de ne pas savoir grand-chose d'elle. Je regrette qu'elle n'ait pas été plus développée. Mais peut-être était-ce voulu par l'auteure pour ménager un effet de surprise ?

Un dernier bémol (qui n'est pas à imputer à l'auteure) : je regrette que les illustrations de la collection Pandore ne soient pas plus proches des véritables personnages. D'ailleurs, concernant "La Dernière Lame", un doute s'est installé dans mon esprit : a-t-on voulu représenter Marie ou Jester ? J'avoue ne pas arriver à me décider car ni la description qu'Estelle Faye nous fait de l'une ni de l'autre ne correspond. Malgré cela, les couvertures sont toujours magnifiques et donnent vraiment envie. Je tiens d'ailleurs à féliciter Benjamin Carré, l'illustrateur pour la qualité de ses illustrations de la collection Pandore. Je serais d'ailleurs curieuse de savoir à partir de quels éléments il travaille : manuscrit ? Résumé ? Directives ? 


En conclusion :  
Un premier roman plutôt prometteur pour cette auteure plutôt habituée à l'écriture de scénarii pour le cinéma et le théâtre qui plaira aussi bien à un public adolescent qu'adulte. Des descriptions très visuelles, très vivantes qui donnent l'impression qu'on est en train de visionner un film. Une excellente base pour une adaptation cinématographique spectaculaire (dans la veine de "300").

Encore un ouvrage qui vient confirmer que la collection Pandore des éditions Pré aux Clercs vaut le détour.

Je tiens d'ailleurs à remercier chaudement les éditions Le Pré aux Clercs  pour m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Je vous invite à découvrir la collection Pandore en vous rendant sur le site dédié :
http://www.lepreauxclercs.com/site/pandore/ 

mercredi 27 février 2013

Interview-chat de Sire Cédric


Il était une fois sur le forum l'Alchimie des mots...

Avant la fermeture de l'Alchimie des mots, j'ai tenu à sauver tous les compte-rendus des interviews-chat que nous avions animées, Sélène et moi, afin de ne pas voir ces merveilleux moments d'échange disparaître en fumée.

C'est avec beaucoup d'émotion que je les partage avec vous sur ce blog.
En espérant que vous prendrez  autant de plaisir à les découvrir (ou les revivre) que nous avons eu à accueillir tous ces auteurs bien sympathiques.

** Avertissement : ces interviews ont été faites lors d'un tchat, ce qui peut expliquer que des fautes de frappe ou d'orthographe puissent être présentes et que certaines phrases puissent s'avérer un peu maladroites. Nous avions préféré conserver le texte en l'état pour ne pas perdre une miette de la spontanéité de ces échanges en direct. ;-)

Voici donc en exclusivité la retranscription intégrale 
de l'interview-chat de :
   

*** Retrouvez ma chronique concernant "Le premier sang" de Sire Cédric, paru aux éditions Pré aux Clerc, par ici : http://les-chroniques-de-lana.blogspot.fr/2012/03/mon-avis-sur-le-premier-sang-de-sire.html

30 Mars 2012, 21h02 : Début de la séance.


Lana
Bienvenue à tous sur le forum l'Alchimie des mots pour cette interview-chat. Je souhaite tout d'abord rappeler rapidement le déroulement de la séance aux membres du forum présents ce soir.
J'ouvre la session en posant les deux premières questions. Une fois que notre invité aura répondu, je donnerai la parole à chacun de vous dans l'ordre d'inscription.
Je vous demanderais de ne pas intervenir tant que je ne vous aurais pas accordé la parole afin de ne pas perturber le bon déroulement de l'interview. Une seule question par personne et par tour. Évidemment je ferai autant de tours de table que nécessaire et ainsi jusqu'à la fin de la séance.
Ce soir, nous avons le plaisir d'accueillir Sire Cédric. Bonsoir Sire Cédric.

Sire Cédric
Bonsoir Lana ^^

Lana
Merci à toi d'avoir accepté notre invitation. Sire Cédric, Pourrais-tu te présenter brièvement à nos membres et nous dire ce qui t'a séduit dans ce projet d'interview-chat pour accepter d'y participer ?

Sire Cédric
Alors... je suis l'auteur de 7 livres, dont 5 romans, dans le genre thriller et fantastique.
C'est la première qu'on me propose le concept d'interview-chat. De nature curieuse, j'ai bien entendu accepté l'expérience. Cela me donne aussi l'occasion de discuter avec des passionnés (et ces derniers temps j'ai de moins en moins de temps pour ma correspondance privée)
Voilà ^^

Lana
Je me suis régalée avec ton dernier roman, « Le premier sang » qui est paru au mois de mars. J'ai vraiment été touchée par ton style, l'histoire, les personnages... mais une chose m'intrigue : lorsque tu as écrit ce roman, as-tu écrit séparément les histoires d'Eva et d'Alexandre Vauvert avant de les imbriquer l'une dans l'autre ou as-tu écrit directement les deux histoires en alternant les points de vue à chaque chapitre ?

Sire Cédric
Tout d'abord, merci ! Mon but est vraiment de faire passer un bon moment aux lecteurs. Quand ça fonctionne, je suis aux anges.
En ce qui concerne les fils narratifs du Premier sang, j'ai commencé à écrire l'histoire d'Eva, puis Alexandre est arrivé naturellement dans la narration, et à partir de ce moment j'ai alterné l'écriture quasiment dans l'ordre de la lecture.
J'écrivais un chapitre ou deux en suivant Eva, puis un chapitre ou deux en suivant Alexandre. Je savais précisément où je comptais arriver, je n'avais qu'à laisser mes personnages m'y conduire. Cette manière d'écrire me permet d'obtenir une vraie fluidité et un vrai va et vient entre les chapitres.
Mais il faut savoir que j'ai beaucoup écrit avant de beaucoup couper : de nombreuses scènes ont ainsi sauté, pour que le rythme soit soutenu du début à la fin, et que les chapitres donnent une impression de fluidité constante.
Voilà ^^

Lana
Merci pour tes réponses, Sire Cédric. Je vais maintenant donner la parole aux membres du forum.
Sophie, c'est à toi.

Sire Cédric
Bonsoir Sophie !

Sophie
Sire Cédric, bonsoir ! Je connais trop vaguement (malheureusement, honte sur moi) ta bibliographie mais je connais ton talent (parce que j'ai une mère mangeuse de livre) : quels conseils donnerais-tu à un jeune auteur, notamment sur le mélange Thriller-Fantastique, la construction de l'intrigue, les recherches...

Sire Cédric
Hahaha.
Je ne vais pas être original, déjà. Je dirai de lire, de lire, de lire. Et ensuite d'écrire, d'écrire, d'écrire. Et ensuite de lire encore plus.
Je suppose que chaque auteur a sa propre manière de travailler, son approche de l'écriture. Mais je pense (en fait j'en suis sûr) que pour apprendre à écrire, il faut être capable de comprendre comment les autres font. Tu vois le personnage de Sylar dans la série Heroes ? Je me suis toujours énormément identifié à ce bonhomme, à son don en tout cas. Son pouvoir à lui est de comprendre comment les choses fonctionnent pour les reproduire. Et la littérature est un artifice, avec uniquement des lettres sur du papier il faut donner l'illusion de la vie, de peronnages, de lieux, d'enjeux énormes... C'est un vrai tour de magie. pour moi, cela n'est pas inné. Cela s'apprend. Et je pense que les techniques sont infinies.
Comprendre comment les autres écrivent, ce n'est pas leur pomper les idées, ni recopier leurs phrases, mais c'est comprendre comment ils font à un moment pour évoquer un ralentissement, comment ils introduisent leurs personnages - quand on écrit le plus dur est toujours de parvenir à faire qu'en seulement quelques lignes le lecteur s'attache à un personnage.
Pour les recherches c'est la même chose, il n'y a pas de formule universelles, je suppose que certains auteurs n'en font pas, d'autres passent six mois à prendre des notes qu'ils ne reliront pas une fois leur livre commencé, d'autres encore cherchent au fur et à mesure des besoins de leur histoire.
Donc, pour résumer, il faut lire. Aimer lire. Si on n'aime pas lire, je doute qu'on devienne jamais un écrivain.
Voilà ^^

Lana
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Sire Cédric : en décryptant les écrits des autres on apprend beaucoup, que l'on soit écrivains ou aspirant-écrivain. ;-)

Sire Cédric
Si, j'ajouterai une anecdote, mais je pense qu'elle fera réagir certains : pour mon roman Le Premier Sang, j'ai utilisé à un ou deux endroits des techniques que je n'avais jamais essayées et qui viennent directement de Guillaume Musso. Je précise cela pour bien montrer qu'on peut apprendre de tout, à chaque instant, il suffit d'être curieux et de garder l'esprit ouvert.
Voila.

Sophie
Finalement, ma manière de décortiquer les films et les romans n'est pas une idée si stupide. Merci, car ça avait tendance à me freiner, je pensais que mon cerveau allait pomper des schémas d'histoire, d'intrigue.

Sire Cédric
Ce n'est pas stupide

Lana
Très intéressant. C'est à toi Nathy !

Nathy
Bonsoir Sire Cedric

Sire Cédric
Bonsoir Nathy

Nathy
Tu disais que tu avais jeté pas mal de choses dans ton dernier roman. Est-ce que c'est toujours le cas ? Qu'est ce qui en motive le choix ?

Sire Cédric
Cela se fait en deux temps.
D'abord, j'écris, je laisse couler le texte.
Puis (au fur et à mesure mais aussi à la fin, en relisant) je coupe tout ce qui n'est pas indispensable. Cela peut être des scènes qui se répètent (la même idée exprimée deux fois sans que cela n'apporte rien à l'avancée de l'histoire)
Ou bien, à quelques occasions, des scènes inutiles dans leur cruauté. J'en ai une en tête pour Le Premier Sang, un sacrifice de petit chien que j'avais écrite, et qui était vraiment insoutenable à coucher sur papier. Non seulement c'était du voyeurisme gratuit, mais cela n'apportait strictement rien à la compréhension de la psychologie des personnages. C'est pourquoi je l'ai retirée.
Couper autant me permet de resserer au maximum le rythme. Ecrire des longueurs et des digressions nécessite des techniques qu'à ce stade je ne maîtrise pas du tout. Je laisse ça aux gens comme King qui peuvent se le permettre ^___^ Et qui resteront passionnants.
Ce que je remarque au bout du compte est que, de toute manière, une fois toutes les longueurs coupées, j'arrive à la longueur parfaite pour un roman (dans les 500 pages)
Voilà.

Nathy
Merci

Lana (Pour Tiffange)
Je vais me permettre de poser une question de la part de Tiffange qui n'a malheureusement pas pu être parmi nous ce soir :
« J'ai vu sur ta page Facebook que tu as fait un petit tour au musée H.R. Giger, dans la belle cité de la Gruyère (à deux pas de chez moi ! ;-) ) J'espère que tu as gardé un beau souvenir de ton séjour dans ma petite Suisse. Est-ce un univers qui pourrait t'inspirer pour un roman ? »

Sire Cédric
Alors.
J'adore Giger ! C'était la première fois que je voyais ses oeuvres originales, et c'était un grand moement pour moi. En revanche je doute m'essayer aux univers biomécaniques pour l'instant, car je ne vois pas ce que je pourrais apporter à ce genre déjà surexploité.
Voilà ^^
(ah, si, les paysages de Suisse étaient extraordinaires, on se serait cru dans Phenomena ^^)

Lana
Laetitia, c'est à toi.

Laetitia
Une question un peu décalée : pourquoi Sire Cédric ? Comme pseudo...
(Et rebonjour)
Lol question piège ? Mdr

Sire Cédric
Ahhhhhhhhh.
Cela faisait longtemps ^___^ Ce pseudo, je l'ai depuis longtemps, et au début il n'était pas du tout censé devenir un pseudo à utilisation professionnelle.
Non, non, pas une question piège, je comprends qu'on se la pose.
Disons que je me le suis cherché ^^
C'était un surnom qu'on m'avait donné à une époque où je passais mes journées à lire des auteurs romantiques. Comte de Lautréamont, Lord Byron, Marquis de Sade etc etc. A quoi s'était ajouté le côté vampire, le côté français, etc, tout un tas de clins d'oeil au 36e degré. Et au fil des années tous mes amis m'appelaient Sire C. (pour le jeu de mot)Ils le font encore, d'ailleurs.
Quand j'ai commencé à publier, je ne me suis pas posé la question. C'est un pseudo à double tranchant, car d'une part il reste en tête. Et ça, c'est côté extraordinaire qu'il a. Mais je sais que d'autre part, au premier abord, on ne m'a jamais pris au sérieux. Et je parle des lecteurs, comme des journalistes, comme des libraires.
Mais c'est un peu naturel ^___^ donc je ne me plains pas (trop).
A l'heure actuelle, les lecteurs n'ont plus cette barrière. Mais les journalistes l'ont encore. Et certains libraires, qui ne me mettent pas en rayon car ils considèrent que je dois écrire du twilight...
Mais tout cela est en train de changer... tout doucement. Je dois énormément aux bloggeurs, notamment, qui ont fait marcher le bouche à oreilles !
Voilà ^___^
Ah si, j'ajoute que ce n'est que ça : un pseudo. Je vais citer King pour la millième fois mais, tout de même, c'est l'histoire, pas celui qui la raconte, le plus important ^^
Voilà voilà.

Laetitia
OK ! Merci ! vive les bloggeurs !!! :p

Lana
Je lance un deuxième tour de table en posant une nouvelle question : as-tu toujours souhaité devenir écrivain ou envisageais-tu de pratiquer un tout autre métier ?

Sire Cédric
La vérité ? J'ai toujours rêvé de devenir écrivain. Je l'ai toujours voulu. Mais est-ce que j'y croyais ? Franchement, non.
J'ai écrit durant toute mon adolescence, une bonne dizaine de romans. Ils étaient tous très mauvais, bien sûr, et fort heureusement pour moi ils ont disparu ^__^
Je rêvais de publier un jour, mais comme tout le monde me soutenait que c'était impossible de faire ce genre de métier, je n'y croyais pas vraiment. Pourtant écrire est ce qui me rend le plus heureux au monde.
Pendant une paire d'années j'ai même presque baissé les bras. Et là, j'ai été *vraiment* très malheureux. J'ai recommencé à écrire, plus sérieusement. J'ai redoublé mes envois aux maisons d'éditions. Et l'une d'entre elles a fini par me dire oui. A cet instant, j'ai tout cessé. Toute activité alimentaire. Pour ne plus faire qu'écrire. Parce que je pense qu'il est impossible d'avoir deux métiers à temps complet en même temps. Et il était devenu évident pour moi que je voulais vivre de ma passion. Sinon cette passion serait éternellement laissée de côté.
C'était un pari risqué, mais j'ai eu de la chance.
Aujourd'hui, je n'imagine pas faire autre chose.
J'ajouterai juste une précision, qui me semble importante. Je pense que ce qui m'a sauvé c'est de ne jamais avoir publié mes oeuvres de jeunesse à compte d'auteur comme on me le proposait.
Voilà ^^

Lana
On sent ce plaisir que tu as eu à écrire dans ton roman et c'est ce qui donne, je pense, la petite "pointe de douceur" dont je parlais dans ma chronique. ;-) Et concernant le compte d'auteur, c'est un terrible piège pour les aspirants-écrivains.

Sire Cédric
Ah ah.
Juste un mot. Sur le compte d'auteur, sans vouloir insulter ceux qui s'y sont retrouvés mais il faut savoir une chose super simple, qu'il faut garder en tête : si on nous propose de payer un seul centime = escroquerie. Et fiscalement comme socialement, quelqu'un qui passe par un système de ce genre n'est pas légalement un écrivain. Sans aucune notion de qualité, purement légalement.
Un livre qu'on a payé pour fabriquer n'est pas un livre. Les libraires n'ont pas le droit de le vendre. Et la personne qui a fait éditer son livre ainsi n'est pas un écrivain mais un commerçant (puisqu'il doit le vendre lui-même)
Ce que je veux dire, c'est que le Fisc veille et traque, car pour eux, c'est du travail dissimulé. Et c'en est, de fait, car les pauvres n'ont jamais payé d'Urssaff, de taxe professionnelle, etc, car ils ne savaient pas, et ils se prennent des redressement alors qu'à la base, ce sont eux qui ont été trompés.
Je voulais juste le dire (même si c'est crier dans l'espace)
voilà ^__^

Laetitia
D'accord avec tout ça... J'en connais qui y ont laissé des plumes... Puis honnêtement, autant aller soi-même à l imprimeur plutôt que de donner 2000 euros à n'importe qui lol

Lana
Merci pour ces précisions. Le compte d'auteur est à proscrire absolument !
Sophie ? Es-tu prête ?

Sophie
Sympa d'avoir (re)précisé tout ceci, beaucoup pense qu'écrivain n'est pas un métier...
As-tu une ambiance d'écriture ? Comme une musique qui te permet de bien te plonger dans l'écriture d'une scène spécifique, ou visionner un film pour être plus inspiré, ou autre chose... ?

Sire Cédric
Alors, premièrement, oui, écrivain, c'est un métier. Un métier extrêmement spécial, car c'est en même temps une passion, et finalement pas un métier ^^ Un beau paradoxe.
Pourtant, on ne peux commencer à écrire quelque chose de bon que du moment qu'on le fait pour les autres, comme un métier. Le fait que ce soit un métier, pour moi, aussi, implique un niveau d'exigence que je n'aurais jamais eu en écrivant pour moi. Je considère que je n'ai pas le droit de décevoir, du point de vue de la qualité, mes lecteurs, qui vont débourser de l'argent pour me lire.
Je n'ai pas d'ambiance systématique pour arriver à cela. Je pense que ce qui définit mes journées de travail est essentiellement... le travail ! Comme je le disais tout à l'heure, en termes de techniques, j'essaie d'apprendre, à chaque nouveau livre que j'écris. Je me considère encore comme un débutant. J'ai vraiment tout à apprendre de ce métier. Chaque livre est une occasion d'expérimenter. Et je fais de même avec mon environnement. J'essaie d'écrire le soir, le matin, chez des amis, dans des chambres d'hôtel, avec de la musique, au bord de la plage...
Voilà

Lana
Nathy, as-tu une autre question ?

Nathy
Les gens en général ne considèrent pas les activités artistiques comme des métiers.
Tu as mis combien d'années avant de trouver un éditeur qui accepte d'éditer un de tes manuscrits, Tu as eu beaucoup d'échecs ?

Sire Cédric
Le problème de l'écriture, et de l'art en général, oui, c'est que ce n'est pas considéré come un métier par la plupart des gens, car tout le monde s'imagine qu'il peut le faire.
Si on paye un comptable pour faire un bilan, il va nous le rendre on va dire merci et le payer. Mais si une entreprise paye, disons, un graphiste pour lui proposer une maquette de logo, ou autre, le bonhomme va amener son travail et toute l'entreprise va débouler, et dire, moi j'aurais mis du bleu, plutôt, ou une autre personne dira, mais moi j'aurais fait l'inverse, etc... C'est humain ^^
La conséquence, à mes yeux, est que la plupart des gens ne réalisent pas leurs limites.
J'ai en effet envoyé des manuscrits à des dizaines d'éditeurs, quand j'avais une vingtaine d'année, y compris Bragelonne, etc. Tous m'ont répondu la lettre classique "cela n'entre pas dans nos collections". Sur le moment on enrage, mais la vérité c'est juste que c'est une façon très polie de nous dire : "votre boulot n'est pas publiable, désolés", sans (trop) froisser l'auteur, car, après tout, il peut écrire quelque chose de super l'année d'après
Les éditeurs sont eux aussi un paradoxe : ils ne cherchent pas de manuscrits. (si vous voyez une annonce sur le net ou ailleurs disant : nouvel éditeur cherche des auteurs... vous pouvez fuir très vite) Et en même temps ils attendent de trouver quelque chose à publier pour gagner de l'argent. Donc ils ne vont pas décourager les écrivains, d'où la lettre très sobre qui évite de dire à l'auteur que son manuscrit n'est pas encore à la hauteur.
Comme tout le monde, j'ai eu droit à ces lettres. Et à l'époque comme tout le monde je bouillais. Mais j'ai tout jeté et j'ai à chaque fois recommencé à écrire de nouvelles choses. En mettant la barre plus haut à chaque fois. En gros je me suis toujours comparé à ce que je lisais (les Stephen King, les Fred Vargas et autres, toujours les plus grands) et je me disais : objectivement, est-ce que j'écris tient la comparaison ? Et forcément, non.
On en revient à ce qu'on disait tout à l'heure sur le besoin de comprendre comment font les pros pour apprendre à s'améliorer. J'ai dû écrire une dizaine de romans, donc, avant d'avoir un éditeur qui me propose de me publier un recueil de nouvelles (déjà publiées en magazines, et qui étaient à l'époque le meilleur de ce que j'avais écrit de ma vie)
Puis j'ai eu la chance de publier un premier roman, Angemort, qui est aujourd'hui épuisé et qu'on me demande sans cesse, mais avec le recul je dois avouer que ce roman n'est pas..... indispensable ^__^ C'était mon premier roman publiable, je ne sais pas si ça suffit à en faire un "bon" roman ^^
Pour conclure et répondre plus précisément, j'ai commencé à écrire dans mon coin à 10 ans, j'ai commencé à démarcher les éditeurs à 20 ans, et j'ai été publié par un éditeur pro (distribué en librairies etc) l'année de mes 30 ans.
Voilà ^^
Et je dois dire qu'à 20 ans j'étais incapable d'assumer le métier que je fais aujourd'hui

Lana
Laetitia, as-tu encore une question ?

Laetitia
Reviendras-tu nous voir si un jour tu deviens l'auteur incontournable du siècle ? En gros, n'as-tu pas peur de prendre un jour la grosse tête ? (désolée questions bizarres lol)

Sire Cédric
Laetitia, ta question n'est pas bizarre, c'est juste un préjugé.
Je vais essayer d'être clair ^^
J'écris pour les lecteurs, uniquement pour eux. Pour l'échange, pour le partage, pour vous faire vivre des trucs. Un écrivain n'existe QUE grâce à ses lecteurs. Dire autre chose est un mensonge, ou en tout cas une belle connerie.
Donc c'est moi qui doit tout aux lecteurs, qui ouvrent leur porte feuile pour acheter mes livres, livres qui eux-mêmes n'existent que dans la tête des lecteurs (sans lecteur, un livre, c'est du papier, de l'encre, mais l'histoire, elle n'existe pas)
Tout ça pour dire que, bien sûr, je ne changerai pas. Ces derniers temps j'ai beaucoup de mal à répondre à mes mails. J'ai moins de temps (et c'est un euphémisme) pour mes amis, pour les gens que je croise etc.
Mais cela ne changera jamais rien au fait que j'écris des histoires pour les gens, il n'y a aucune autre prétention derrière ce que je fais.

Lana
Vas-y Sklaerenn.

Sklaerenn
Sire Cédric, tu disais qu'avant d'être auteur, il fallait être lecteur. J'imagine qu'on t'a déjà posé la question mille fois, mais voilà : as-tu des auteurs préférés ? Es-tu plus Lovecraft ou Proust ? Ou es-tu du genre à n'avoir aucun à priori et à lire quelque chose juste sur un coup d'inspiration ?

Sire Cédric
Je n'ai aucun a priori, en revanche j'ai des goûts personnels ^^
Sire Cédric : Je ne supporte pas les livres mal écrits. Ce n'est pas de l'élitisme, les séries de romans de gare de type SAS ou autres sont très bien écrits et respectent le lecteur. Mais tu cites Lovecraft par exemple, et j'ai beau respecter l'univers qu'il a conçu, ce type écrivait comme un enfant de 13 ans. C'est mignon chez un enfant de 13 ans, ce n'est pas lisible en tant que littérature pour moi.
Je reste curieux de tout, mais dans l'ensemble, souvent, je suis atterré par les autofictions ou les livres pseudo intellos de littérature blanche qui sont des arnaques totales
J'ai toujours en tête Truismes de Marie Darriessecq, qui m'excusera d'avoir sans doute mal écrit son nom, mais bref si cette femme avait été là quand j'ai lu son livre je pense que je lui aurais mis une paire de baffes. Pour moi, s'il y a une chose qu'un écrivain n'a pas le droit de faire, c'est de se moquer de son lecteur. Truismes se fout ouvertement de la gueule du pauvre lecteur.
Mais c'est un exemple parmi d'autres.

Lana
Leslii, tu avais une question avant que je ne pose la toute dernière question de la séance (et oui, l'heure tourne !) ?

Leslii
Oui, ma question ! Enfin... Ce serait plus un conseil, mais comme tu as de l'expérience, j'en profite ^^'
En fait, j'écris depuis le collège et tout le monde a toujours aimé mes écrits. Encore aujourd'hui, j'aime que mes écrits plaisent à ceux à qui je fais lire, y compris mes professeurs, je souhaite leur faire plaisir, Mais en ce moment je perds toute confiance et je me dis que c'est peut être impossible pour moi de faire ce métier que j'aime tant... Alors, vu qu'apparemment tu as aussi eu des moment de... euh... déprime ? Je sais pas comment dire, pourrais-tu me conseiller ?

Sire Cédric
Alors. Déjà, si tes écrits plaisent, c'est une très bonne chose.
Je suis la preuve (et je ne suis pas le seul) qu'on peut faire ce métier et en vivre.
Il ne faut jamais baisser les bras, c'est ça l'essentiel.
Et surtout, s'améliorer en permanence.
Il y a deux aspects, d'une part notre propre capacité à inventer des histoires passionnantes, ce qui n'est jamais facile, et d'autre part réussir à entrer dans le milieu de l'édition qui est assez difficile. Mais tout cela repose sur la passion. Si tu es faite pour ce métier, je peux te dire que tu le feras quoi qu'il arrive.
C'est le seul handicap de ce métier, je crois, le fait qu'il est dévorant, que c'est à la fois un métier et notre putain de vie. Et qu'on ne s'en détache donc jamais. Je pense que cela rendrait folles certaines personnes, sérieusement.
Mon conseil, donc, est simple, ne baisse pas les bras, mais ne te pose pas de question. Continue d'écrire. Et à chaque nouvelle histoire que tu écris, essaie de mettre la barre plus haut, en testant des techniques, pour que les dialogues sonnent plus vrais, pour que certaines scènes soient vraiment tristes, ou érotiques,, ou amusantes...
Et ne te mets pas la pression ^___^

Leslii
D'accord... M'améliorer.
Je vais essayer ^^' Ca, je ne peux pas promettre, tout me fait stresser -.-

Sire Cédric
^___^
Voilà.

Lana
Voici la toute dernière question de la séance : j'ai cru comprendre qu'un troisième volet des aventures d'Eva et du commandant Vauvert allait paraître et qu'il allait clore la trilogie initiée par « De fièvre et de sang » et « Le premier sang ». Peux-tu nous en dire deux mots sur ce dernier opus et sa future date de publication ?

Sire Cédric
Non.
Hahahahaha.
Si ce n'est que ce n'est pas un "dernier opus". Simplement qu'Alexandre et Eva reviendront l'an prochain.
Je ne me projette pas. Je sais que j'ai envie d'écrire un autre, peut-être même encore un suivant, avec ces deux-là, mais on verra. J'ai toujours suivi mes envies au moment. J'ai des choses à écrire sur eux, des choses à leur faire vire, mais je ne veux pas me lasser non plus. L'écriture est aussi quelque chose de très ludique pour moi.
Voilà ^______________^

Lana
Il est malheureusement déjà l'heure de clôturer la séance et de libérer notre invité. Un grand merci pour ce partage, Sire Cédric. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié cet échange enrichissant. J'espère que tu as passé un bon moment aussi et que nous aurons l'occasion de t'accueillir à nouveau.

Sire Cédric

Hahaha. C'était très sympa vraiment merci à vous.
Bonne soirée à tout le monde. Et j'espère à bientôt au détour d'un salon (Nathy, Sklaerenn le savent)
Lisez des livres ^^
RDV aux Imaginales !



22h48, Fin de la séance



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 Ne pas utiliser sans autorisation. Merci. 

vendredi 22 février 2013

Petite entrevue avec Christophe Absi (J'ai Lu)

 Aujourd'hui, je vous propose une petite interview non pas d'un auteur mais du directeur de la collection humour des éditions J'ai Lu : Christophe Absi. ;-)

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Christophe Absi :
Bonjour.


Les chroniques de Lana :
Bonjour Christophe. Pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Christophe Absi :
Je suis éditeur depuis une dizaine d'années, après avoir travaillé 7 ans au sein des éditions Hugo&Cie (et plus particulièrement pour le label d'humour Chiflet&Cie), j'ai rejoint les éditions J'ai lu en mai 2012 pour créer une collection de livres d'humour inédits, dont les trois premiers titres ("Zéro pointé", "Mes parents font des SMS", "La femme parfaite est une connasse !") sont disponibles en librairie depuis le 13 février, pour la modique somme de 5 euros.


Les chroniques de Lana :
 La collection Humour existait déjà d'après ce que j'ai pu voir sur le site de J'ai Lu mais la dernière parution remontait à novembre 2009. Qu'est-ce qui vous a décidé à la relancer ?

Christophe Absi :
Anna Pavlowitch, qui dirige les éditions J'ai lu, souhaitait effectivement relancer cette collection en proposant des livres drôles, pas chers, et dans la mesure du possible, inédits (même s'ils sortent directement au format poche). Sans doute parce qu'en ces temps de crise et de morosité ambiante, il n'est pas inutile de proposer aux lecteurs des occasions de rire un peu !

Les chroniques de Lana :


J'ai eu le plaisir de découvrir les trois premiers titres de cette collection version 2013 il y a quelques jours à peine. J'avoue avoir été séduite par ces petits concentrés d'humour et vraiment emballée par les présentations originales de chacun d'eux.
Pouvez-vous nous dire comment se passe la sélection ?
Avez-vous des critères précis ?

Christophe Absi :
Merci !!! Le secteur des livres d'humour est un peu saturé par des grands classiques (Blagues de blonde, Toto, etc.) J'essaie de trouver des idées originales (comme "Mes parents font des SMS" ou "La femme parfaite est une connasse !") ou alors d'apporter à un concept connu un traitement nouveau (pour "Zéro pointé", on propose ainsi une reproduction en couleur des copies d'élèves -authentiques !- avec les commentaires des profs à chaque fois. A ma connaissance cela n'existait pas sous cette forme.) Et même si ce sont des livres drôles, légers et qui ne se prennent pas au sérieux, j'essaie à chaque fois de m'appliquer au maximum pour qu'ils soient le plus réussis possible (couverture, choix des textes, mise en page, etc.) Et si ça me fait rire, je me dis que ça pourra peut-être faire rire d'autres lecteurs !

Les chroniques de Lana : 

Et ensuite ? Qui décide de la mise en page ?

Christophe Absi :
C'est moi, en rapport étroit avec le service fabrication des éditions Flammarion. Et comme je tiens à ce que chaque livre soit bien mis en page, c'est une étape primordiale.

Les chroniques de Lana : 

J'ai tout particulièrement apprécié « Mes parents font des SMS » et « Zéro pointé ». D'autres volumes sont-ils prévus pour ces deux titres ?

Christophe Absi :
J'espère bien ! Je suis en train de préparer le programme de l'année 2014 (eh oui on travaille beaucoup en amont !) et il y a suffisamment de matière pour décliner ces deux concepts, mais un peu comme pour un film, on fera une suite si les chiffres de vente sont bons (je croise les doigts...)

Les chroniques de Lana :

Pouvons-nous avoir un petit avant-goût des parutions prévues pour les mois à venir (histoire de nous mettre en appétit ^^) ?

Christophe Absi : 
Non. ^^
N'insistez pas.
Bon d'accord, mais c'est bien parce que c'est vous.
En mars, "Ferme-la mon chéri !" un livre "défoulatoire" qui recense toutes les phrases qu'on rêverait de pouvoir dire à un enfant (attention, c'est assez décapant !).
En avril, "Antiguide de savoir-vivre", tout pour être un parfait goujat en toutes circonstances, un détournement des fameux livres du type Conseils de Mme la baronne pour bien se tenir à table... Là encore, à prendre au second degré !
Et plein d'autres surprises tout au long de l'année (12 titres sont prévus en 2013).

Les chroniques de Lana : 
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Christophe Absi :
Winston Churchill a dit : "La grande leçon de la vie, c'est que parfois, ce sont les fous qui ont raison".
Voilà, c'était juste pour terminer par une citation de Winston Churchill, c'est assez classe je trouve.

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Bientôt, vous retrouverez sur Les chroniques de Lana les chroniques des trois premiers ouvrages :
 
 
 
 


mercredi 20 février 2013

Interview-chat d'Henri Loevenbruck


Il était une fois sur le forum l'Alchimie des mots...

Avant la fermeture de l'Alchimie des mots, j'ai tenu à sauver tous les compte-rendus des interviews-chat que nous avions animées, Sélène et moi, afin de ne pas voir ces merveilleux moments d'échange disparaître en fumée.

C'est avec beaucoup d'émotion que je les partage avec vous sur ce blog.
En espérant que vous prendrez  autant de plaisir à les découvrir (ou les revivre) que nous avons eu à accueillir tous ces auteurs bien sympathiques.

** Avertissement : ces interviews ont été faites lors d'un tchat, ce qui peut expliquer que des fautes de frappe ou d'orthographe puissent être présentes et que certaines phrases puissent s'avérer un peu maladroites. Nous avions préféré conserver le texte en l'état pour ne pas perdre une miette de la spontanéité de ces échanges en direct. ;-)

Voici donc en exclusivité la retranscription intégrale 
de l'interview-chat de :
   


 
-->
AVERTISSEMENT : suite à un petit incident technique, nous n'avons pas pu récupérer le texte original des 18 premières minutes de l'interview (qui a tout de même duré 1h30). Nous avons donc essayé de reconstituer le début de la conversation du mieux que nous avons pu. Une ligne de pointillés a été placée à l'endroit où le texte original commence réellement.
* * *
* *
*


Début de la séance :[21:00:00 16/02/12] 

Sélène :
Bienvenue à tous sur le forum l'Alchimie des mots pour cette interview-chat.
Je souhaite tout d'abord rappeler rapidement le déroulement de la séance aux membres du forum présents ce soir.
Pour ceux qui ont assisté à la dernière séance, vous pourrez constater que nous avons apporté quelques petites modifications à l'organisation.
J'ouvre la session en posant les premières questions. Une fois que notre invité aura répondu, j'écrirai les mots " A qui le tour ?" Vous aurez le droit de vous manifester en envoyant un simple "moi".
Je vous donnerai la parole dans l'ordre de votre manifestation afin que vous puissiez poser votre question à notre invité.
Je vous demanderais de ne pas intervenir tant que je ne vous aurais pas accordé la parole afin de ne pas perturber le bon déroulement de l'interview.
Contrairement à la dernière séance, je vous demanderai de ne poser qu'une question à la fois afin que chacun puisse participer. Évidemment je ferai autant de tour de table que nécessaire et ainsi jusqu'à la fin de la séance.

Ce soir, nous avons le plaisir d’accueillir Henri Loevenbruck. Bonsoir Henri.

Henri Loevenbruck :
Bonsoir à tous.

Sélène :
Henri, pourriez-vous vous présenter brièvement à nos membres et nous dire ce qui vous a séduit dans ce projet d'interview-chat ?

Henri Loevenbruck :
Et bien, je suis écrivain, auteur-compositeur et interprète, voilà pour la présentation... quand à l'interview, j'aime me rendre disponible pour les lecteurs autant que je le peux.

Sélène :
Je viens de terminer votre dernier roman "L'Apothicaire" sorti en octobre dernier. L'histoire se déroule en 1313 et j'aimerais que vous m'en disiez un peu plus sur le travail de recherche que vous avez dû accomplir pour écrire cette histoire.

Henri Loevenbruck :

Ce roman m'a pris cinq ans, trois ans de recherches et deux ans de rédaction. C'est le roman qui m'a demandé le plus de travail mais qui m'a également donné le plus de plaisir.
Durant ma phase de recherches, je consulte des ouvrages en bibliothèque, j'interroge des experts... Pour l'Apothicaire, j'ai même fait le trajet jusqu'à Compostelle en moto pour connaître visuellement les lieux que je décris dans l'histoire.

Sélène :
Merci Henri. Cile, à toi l'honneur.

Cile :
A quel âge as-tu commencé à écrire ?

Henri Loevenbruck :
J'écris depuis toujours et j'écris plus que je ne lis.


Sélène :
A toi Rayhina.
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Rayhina : 
Merci je suis une lectrice occasionnelle et j'ai eu du mal avec votre derniers opus mais je voudrais découvrir quelles sont les créatures mystiques que vous aimez le plus ?

Henri Loevenbruck : 
Alors...
Pour les créatures mystiques...
Euh... Comment dire ? Je ne crois pas qu'il y en ait que j'aime particulièrement plus que les autres, mais j'ai écrit trois romans à ce sujet, la trilogie de Gallica, dans laquelle j'appelais les créatures fantastiques "Les Brumes"...

Rayhina : 
Oui je suis de Centrafrique et elles peuplent le quotidien si je peux me permettre de parler ainsi.

Henri Loevenbruck : 
Maintenant, je peux te dire quel est l'animal bien réel qui a ma faveur, c'est le Loup :-)
Mes deux trilogies de Fantasy, La Moïra et Gallica, sont consacrées aux loups...
C'est un animal qui me touche, parce qu'il a été massacré dans mon pays, et que son retour a posé des problèmes qui illustrent bien la question du "vivre ensemble" et la difficulté qu'ont certains à accepter "l'étranger" dans leur pays...
Voilà...
Et pour finir, si je n'ai pas de créature fantastique préférée, j'ai en revanche un personnage légendaire que j'aime beaucoup, pour des raisons symboliques évidentes, c'est Peter Pan...
Le petit garçon qui ne veut pas grandir... Et qui habite à Never Land, le pays où l'on n'atterrit jamais ;-)
Rayhina :
Excellent.

Henri Loevenbruck : 
Confidence : j'ai même un Peter Pan tatoué sur le bras, mais ne le dites à personne.

Rayhina : 
c'est promis. Merci à vous.

Henri Loevenbruck : 
Daweed ?

laetitia : 
Peter pannnnnnnnnnnnnnnnnnnnn (désolée Sélène, C'était plus fort que moi!!! Henri là on va devenir amis!!!!!)

Selene : 
Daweed, ta question s'il te plaît. Sinon je laisse la parole à un autre membre

Daweed : 
J'avoue que je vous connais depuis pas très longtemps , j'ai parcouru le rasoir d'Ockham et j'ai été bien surpris. Je suis passionné par Monsieur Werber et Monsieur Chattam. Mais une question. dans ces deux personnages lequel est le plus bizarre ^^ ? Car ils sont tous les 2 dans l’écriture fantastique (plus M. Werber que M. Chattam). Et quand venez vous sur Boulogne voir votre cousin?

Henri Loevenbruck : 
Ouh, la... Alors, Daweed, il y a plusieurs questions..
Qui entre Bernard et Maxime est le plus bizarre, c'est ça ?

Daweed : 
Oui

Henri Loevenbruck : 
Ils sont bizarres tous les deux, comme tous les membres de la Ligue de l'imaginaire ! Bernard a une idée folle toutes les trois minutes, il est très drôle, a beaucoup d'humour, et c'est un ami fidèle depuis près de quinze ans. Quant à Maxime, il faut avoir visité son bureau pour savoir que ce type est complètement fou, et je l'adore !!! C'est un garçon très chaleureux, très intelligent, et lui aussi très fidèle en amitié.
Pour ce qui est de mon cousin à Boulogne, si tu parles de Boulogne sur mer, j'en ai plusieurs ;-) Et je vais essayer d'aller les voir au Printemps.

Daweed : 
Ok, je parle de Jean Baptiste. Je vous remercie Monsieur.

Henri Loevenbruck : 
C'est à Laouretta ?

laouretta : 
Vous dites avoir mis plusieurs années pour vous documenter, mais, comment savez vous ce dont vous auriez besoin?

Henri Loevenbruck : 
Très bonne question !
En général, voilà comment ça marche :
D'abord, j'ai l'idée d'un roman. Idée assez flou, où se rencontrent une idée d'histoire, une idée de contexte, et une idée de personnage.
Je commence par faire un premier synopsis, très court qui fait une ou deux pages...
L'architecture n'est pas encore décidée... Mais cela me permet de voir quels sont les sujets sur lesquels je vais devoir me documenter.
Par exemple, pour l'Apothicaire, j'ai tout de suite su que j'allais devoir me documenter ENORMEMENT sur le Paris du XIVème siècle, sur le pèlerinage de Compostelle, sur la pharmacie au moyen-âge. Ce sont donc les trois sujets principaux sur lesquels j'ai dû me documenter.
Au fur et à mesure de la documentation, en tâche de fond si je puis dire, je travaille mon histoire.
C'est à dire que je trouve de nouvelles idées, notamment grâce à mes recherches, et je commence à voir une architecture. Ça me permet d'approfondir ma doc, et d'aller voir des spécialistes pour leur poser des questions précises sur des sujets que je n'ai pas abordés dans mes lectures...

Lana :
Parlez-nous de votre toute première soumission de manuscrit : avez-vous galéré pour vous faire éditer ? J'avoue que le fait de penser que de grands écrivains comme Stephen King ont eu des débuts très difficiles, m'aide à garder espoir.

Rayhina : 
Moi aussi Lana.

laouretta : 
Et moi aussi.

Henri Loevenbruck : 
Oui, l'histoire de Stephen King est un réconfort pour bien des jeunes écrivains ;-)

Rayhina : 
Elle nous réconforte tous en fait.

Henri Loevenbruck : 
Moi, j'ai eu beaucoup de chance... En fait, je me suis d'abord fait connaître comme critique littéraire, journaliste, et rédacteur en chef de SF-Mag, dans les années 1990... Et j'ai publié des nouvelles à droite à gauche, dans des fanzines, jusqu'à ce qu'un jour un directeur de collection chez Baleine me dise qu'il avait aimé ma nouvelle et me propose d'écrire un roman... "Combien de temps il te faut pour écrire un roman ?"... J'en avais une bonne dizaine dans mes tiroirs, certes, inachevés, mais ça n'a pas été dur d'en choisir un... Et c'est ainsi que, sans passer par la pénible étape de la recherche d'éditeur, j'ai eu la chance d'être publié à 25 ans...
Ensuite, je suis parti chez Bragelonne, maison d'édition qui a été fondée par mes amis de l'époque, ceux que j'avais embauchés dans Sf-mag... Ayant participé activement à la création de Bragelonne (ce que certains semblent avoir oublié depuis, hahahaha), c'est tout naturellement que j'y ai publié ma première trilogie de Fantasy...
Voilà.

Lana : 
Merci pour cette réponse qui prouve que chaque parcours est différent et qu'il n'existe aucune règle précise. J'espère vivement que mon parcours personnel ressemblera au vôtre.

Henri Loevenbruck : 
Il n'y a qu'une seule règle d'or pour devenir écrivain : la persévérance.
Mais attention, contrairement à ce qu'on peut croire, même quand on la chance de "réussir", ce qui est mon cas, ce n'est pas un métier facile... Certes, c'est plus amusant que de bosser à la chaîne dans une usine, mais c'est un métier épuisant (vous verriez ma tête en ce moment même...), qui demande beaucoup de discipline, et on passe mine de rien la plupart de ses journées collé devant un ordinateur. Ensuite, d'un point de vue financier, ce n'est pas facile pour tout le monde, et les écrivains gagnent souvent bien moins leur vie qu'on ne l'imagine, surtout quand le succès n'est pas au rendez-vous... Quand on sait que les places sont très chères, cela fait donc un métier assez "stressant"... Je ne dis pas ça pour vous décourager, hein, mais plutôt pour vous armer ;-)

Selene : 
Laetitia c'est à toi.


laetitia : 
Euh question stupide me montreras-tu ton tatouage Peter pan? Et plus sérieusement... qu'est ce qui t'a plu dans le roman de James Mathew Barrie ? (si tu l as lu)

Henri Loevenbruck : 
Non, je ne te montrerai pas mon tatouage, je ne le montre qu'à mon amoureuse, mes enfants, et les gens qui vont à la plage avec moi :-)

laetitia : 
SNIF!

Henri Loevenbruck : 
Ou alors faut que tu ailles à la plage avec nous :-)

laetitia : 
OK bonne réponse. Chouette !

Henri Loevenbruck : 
Pour ce qui est du roman de Barrie... Ouh, là, c'est un long sujet...
Tiens, j'ai une idée : j'ai écrit une chanson sur le sujet, je vous copie ici les paroles.

LE SYNDROME PETER PAN (Paroles : Henri Lœvenbruck / Musique : Stéphanie Lœvenbruck)

Pour que mon enfance
S’envole pas
J’ai pris toutes les chances
Sur mon bras Tatoué la silhouette
D’un enfant
Cherchant sa Clochette Peter Pan !
J’ai pas mis d’cage
J’croise les doigts
Faudra qu’tu s’ras sage
T’envole pas !
Je dois te dire, maman
Que j’veux pas mourir
J’veux même pas vieillir
J’ai l’syndrome Peter Pan
J’veux jamais partir
J’ai l’syndrome Peter Pan !
J’me réveille souvent
Tu t’en doutes
Le corps tout tremblant
Plein de gouttes
J’ai peur qu’ça s’arrête
Tout à coup,
La vie est une fête,
J’en suis fou !
C’est pas qu’ça m’obsède,
Ou si peu…
Je cherche un remède
Dans tes yeux.

REFRAIN

J’ai peur que clochette
Un beau jour
Me dise « faut qu’t’arrêtes Mon amour »,
Alors je dis rien
J’fais semblant
De croire qu’on s’ra bien
Dans cent ans
J’noircis mes brouillons
Et j’oublie
Quand viendra l’bouillon
De minuit !
Quand viendra l’bouillon
De minuit !
Je dois te dire, maman
Que j’veux pas mourir
J’veux même pas vieillir
J’ai l’syndrome Peter Pan
J’veux jamais partir
J’me fais du mauvais
Sang pour rien
Je crèverai jamais
Tu sais bien
J’suis avec la belle
Et l’dragon
Dev’nu immortel
T’as raison !
J’peux dormir tranquille
Au pluriel
J’ai trouvé mon asile
Sous leurs ailes
Sous leurs ailes

Voilà... Les paroles ont un peu changé depuis, mais bon, en gros, c'est ça :-)


laetitia : 
ouhla un jour faudra avoir une discussion sérieuse tous les deux sur Peter Pan mais je laisse la place aux autres. Merci Henri.

Henri Loevenbruck :
 :-)
En gros, pour résumer, laetitia, je suis un mec très heureux de vivre, je chéris chaque seconde de ma vie, et j'ai donc des angoisses de mort assez terribles (j'en parle dans Le Syndrome Copernic)... La vieillesse étant l'annonciatrice de la mort, elle me fait peur elle aussi, et ce depuis que je suis gosse.

Ayumi : 
Quelle chanson magnifique que j'ai écoutée en boucle tellement de fois !

Selene : 

Alors, je vais donner la parole à aurélie

aurelie dl : 

Merci ^^
Donc coucou Henri je voulais savoir si tu avais l'intention de réécrire de la Fantasy?

Henri Loevenbruck : 
(attention, je suis désolé, mais je dois couper à 22h30 au plus tard, après mon ordinateur se transforme en citrouille...)

Aurélie, je ne sais pas. Peut-être. Plus ou moins... Disons que de la Fantasy pure et dure, pas tout de suite... Mais j'ai un roman en préparation, Les Loups de la Commune, qui fait écho à mes deux trilogies de Fantasy, et qui est pas loin d'en être, même s'il se passe au 19ème siècle.

aurelie dl : 
ok merci beaucoup. Bon on va encore avoir plein de livres à lire alors ^^
Rayhina :
J'ai une petite question

Henri Loevenbruck : 
oui :-)

Rayhina : 
Quelle est la surprise ?

Henri Loevenbruck : 
Vous la verrez à 22h30.
:-)

Selene : 
Il me semble que c'était à LaureDelpas

LaureDelpas : 
tu es écrivain mais aussi auteur compositeur et surtout interprète, tu te doutes de ma question Henri...

Henri Loevenbruck : 
à quand l'album ? C'est ça ? ;-)

LaureDelpas : 
Ha ben ça je connais la réponse. Mais surtout, quand re-consacreras-tu du temps à ce projet afin de réunir la somme sur Akamusic ?

Henri Loevenbruck : 
Pas tout de suite malheureusement... Je suis complètement pris par le projet SERUM, pour lequel je fais aussi de la musique...
Et qui aura beaucoup de surprises ;-)

LaureDelpas : 
l'album ce sera une fois la somme réunie, mais tu es inscrit depuis plus d'un an et on n'avance plus, je dis ON car je suis aussi dans le projet.

Henri Loevenbruck : 
Mais je pense me remettre dessus dès que je sortirai la tête du guidon.
Fin du printemps sans doute...
Et puis j'ai eu des contacts très intéressants, mais je ne peux pas vous en dire plus.

Ayumi : 
c'était donc ca le décompte sur facebook !

Henri Loevenbruck : 
Oui, Ayumi... Serum sort le 28 mars.

Selene : 
Il me semble que Léomète attends depuis longtemps maintenant.
je vais donc te laisser la parole Léomète si tu veux bien.

Léomète : 
Merci ! ;-)
Henri lors de l'écriture de vos romans êtes vous complètement seul ou faites vous lire vos pages par des personnes extérieures ?

Henri Loevenbruck : 
J'ai trois personnes proches à qui je le fais toujours lire : mon amoureuse, un ami scientifique, et un ami écrivain (dont les initiales sont BW, je sais pas si vous voyez de qui je veux parler). Ensuite, je fais un dîner, où les trois me disent ce qu'ils en ont pensé, et je retravaille mon texte avant de le donner à mon éditrice...
Ensuite vient le temps des corrections avec l'éditrice, et là, c'est souvent BEAUCOUP de boulot et d'allers-retours.

Léomète : 
Merci bien ! ;-) BW ? Bernard Werber ?

Henri Loevenbruck : 
Non Boris Wanker (ça ferait un joli nom d'auteur, ça, Boris Wanker... Oui, Léomète, c'est bien de Bernard dont je parlais... ;-)

Selene : 
Ayumi je t'en prie

Ayumi : 
Merci !
Où en est le clip dont tu avais parlé des Enfants de la Terre ?

Henri Loevenbruck : 
Attention, plus que 18 minutes avant mon départ (et votre cadeau)
Désolé de ne pouvoir rester plus longtemps, mais j'ai Fabrice Mazza à côté de moi qui me tape parce qu'on est en retard sur un texte qu'on doit rendre à J'Ai Lu pour Sérum... :-)
Aieuh (il vient de me taper encore)

LaureDelpas : 

rooooh Fabrice, arrête de distraire Henri, déjà que son temps est compté !

Henri Loevenbruck : 
Ayumi, eh bien, je ne sais pas si tu te souviens, mais un méchant monsieur sur Europe 1 m'avait fait annuler le tournage pour enregistrer une émission de radio... qu'il a ensuite lui-même annulée... Depuis, je n'ai pas trouvé le temps de ré-organiser ça :-(

LaureDelpas : 
ha oui je me souviens.

Henri Loevenbruck : 
Je suis obligé de faire une hiérarchie dans mes priorités, et mes romans passent toujours en second (en premier, c'est mes enfants). En troisième, la musique. En quatrième, ma PS3.

Ayumi : 
Tu aurais du demander à Faustine, elle est plus drôle et sympa. Pour Europe 1 je veux dire.

Henri Loevenbruck : 
Oui, Faustine est BEAUCOUP plus drôle, et je vais l'assiéger pour qu'elle nous invite Fabrice et moi dans son émission sur Europe 1.

Ayumi : 
ça c'est une super nouvelle, on ne s'ennuie pas avec elle ^^.

Henri Loevenbruck : 
D'autant que j'ai des dossiers sur elle, nous avons passé le nouvel an ensemble :-)

LaureDelpas : 
Tu ne vas pas prétendre que tu as du temps pour la PS3 ! En plus ça nous casse le mythe de l'écrivain.

laetitia : 
lol Non ça le rend normal.

Gab : 
ça casse pas du tout le mythe de l'écrivain, les écrivains sont des gros geek en puissance. Moi je trouve ça très beau.

Henri Loevenbruck : 
SI !!!! Non mais ! J'ai le droit de m'amuser de temps en temps, Laure, enfin !!! Uncharted 3 n'a plus de secrets pour moi.

Selene : 
Je vais laisser Henri décider de la personne qui lui posera la dernière question.

Henri Loevenbruck : 
Y a t il quelqu'un qui n'en a pas posé et qui aimerait ?
Gab, Nookie, Maïkeul n'ont pas posé de question.
Bookie, Maikeul, pardin pour l'ortaugraf.

Mallentang : 
Moi non plus ^^

Henri Loevenbruck : 
Et Mallentang non plus :-)
Et Elhéna.

Maïkeul : 
Je suis là ! J'ai une petite question justement si personne n'en a...

Henri Loevenbruck : 
Vas-y Maïkeul.

Maïkeul : 
J'aurais aimé savoir quel livre (hormis Peter Pan, ça on sait déjà) tu aurais aimé avoir écrit.

Henri Loevenbruck : 
Tous les romans que Romain Gary a écrit sous le nom d'Emile Ajar
Ce sont mes livres de chevet. C'est le moins qu'on puisse dire : j'ai même un portrait d'Emile Ajar au-dessus de ma tête de lit :-)
Et sinon j'aurais aimé écrire Le Grand livre des Enigmes.

laetitia : 

Tout ça pour que Fabrice ne tape plus. lol

Henri Loevenbruck : 
Plus que 8 minutes. Et 8 est un chiffre symbolique dans l'un de mes livres ;-)

Cile : 
Pas mdr pour le peu de temps qu'il nous reste...

LaureDelpas : 
ha oui le fameux 8.

laouretta : 
Même en 8 min, on n'aura jamais assez de temps pour poser toutes nos questions...
Il va falloir refaire une séance. ;-)

Henri Loevenbruck : 
Oui mais vous allez avoir un cadeau.

laetitia : 
youpiiiiiiiii

Cile : 
Le cadeau ! Le cadeau !

Henri Loevenbruck : 
Oui, on se refera une séance quand je serai un peu sorti de cette période de folie (Sérum, c'est SIX ROMANS, qui vont sortir en l'espace de 9 mois...) Et si vous voulez, on la fera avec Fabrice en ligne, il adore chatter.

LaureDelpas : 
Un travail de titan, ce Sérum.

Mallentang : 
Pas une question, juste dire que l'apothicaire est un des meilleurs livres que j'ai pu lire... :-)

Henri Loevenbruck : 
Merci Mallentang.
Allez, une dernière question ?

Rayhina : 
Est il prévu que Patrick Graham intègre la ligue ?

laetitia : 
Ou qu il y ait un mélange ligue et confrérie de l'imaginaire, histoire de mélanger nous les filles à vous les garçons ? ptdr ok je sors...

Henri Loevenbruck : 
Haha... Patrick a fait partie de la ligue pendant quelques mois... Mais il a souhaité la quitter car elle ne correspondait pas à ce qu'il attendait... Nous sommes restés amis, évidemment, mais il est vrai qu'il n'était pas dans le même état d'esprit sur ce sujet là... La ligue, il faut bien être honnête, est avant tout une bande de potes qui discutent, se soutiennent... Patrick attendait quelque chose de plus professionnel...

Cile : 
Bonne suggestion Laetitia ! Il me semble que la ligue manque cruellement de présence féminine ;-)

laetitia : 
Il n'empêche que ce serait sympa.

Rayhina : 
Mille merci d'avoir répondu.

Henri Loevenbruck : 
Ben, y'a Eric Giacometti et Jacques Ravenne, comme filles.

Cile : 
Je suis sûre qu'Eric et Jacques apprécieront lol.

Eludéïssée : 
Le thriller est il un genre mineur (par rapport au polar) ?

Henri Loevenbruck : 
@Eludéissée : oui, c'est même un genre en ré mineur, comme Tocata et fugue.

Vous êtes prêts pour votre cadeau ?

aurelie dl :
oui !!

Selene : 
Bien sur !!

Léomète : 
OUI !!!

Henri Loevenbruck : 
***** adresse censurée *****.jpg
Et voilà ;-)
Note : (Pour ceux qui n'ont pas eu le privilège de cliquer sur ce lien le soir de l'interview, sachez qu'il s'agissait de la couverture du premier tome de Sérum. )

Cile : 
Henri, je vous ai envoyé un MP sur FB comme convenu. Merci pour votre disponibilité ! Encore beaucoup de succès pour l'avenir !

Henri Loevenbruck : 
Merci à tous, c'était un plaisir, et j'espère que le cadeau vous plaira. Attention, c'est que pour vous ! Ne le faites pas circuler, et ça ne restera pas en ligne plus de dix minutes....

aurelie dl : 

ouah !!!!

laetitia : 
merciiiii !

Léomète : 
Ça me fait penser au syndrome copernic !

Gab : 
Couverture en avant-première, ça c'est beau ! Merci bien !

Lana : 
Merci pour ce cadeau, Henri !

Selene : 
Merci pour le cadeau, c'est un honneur d'être privilégié.

LaureDelpas : 
YEAH

laetitia : 
trop fort!!!

Henri Loevenbruck : 
Rendez-vous le 28 mars ;-)

Cile : 
Merci pour le cadeau !!!!

 Selene : 
Je vais devoir clore la séance malheureusement.

Lana : 
Un immense merci pour cet agréable moment. En espérant que nous aurons l'occasion de vous accueillir à nouveau. N'hésitez pas à parler de nous à vos amis, Fabrice Mazza et... BW.

Mallentang : 
Merciiiiii !

Selene : 
Je vous remercie pour votre disponibilité

Henri Loevenbruck : 
BISOUS à TOUS ! (oui Fabrice, ça va, j'arrive... )
Fin de la séance : [22:31:13 16/02/12]


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mardi 19 février 2013

Mon avis sur "Les adversaires" de Fabien Clavel

367 pages
Editeur : Le Pré aux Clercs
Dates de parution : août 2012
Origine : France
Collection : Pandore
ISBN : 978-2-84228-499-2
Prix : 16€

 
Voici mon avis concernant "Les adversaires" de Fabien Clavel.


Voici le résumé figurant au dos de l'ouvrage :
"Depuis des millénaires, un tournoi oppose les anges de l'Ordre aux légions du Chaos. Ces duels à coups d'épées flamboyantes doivent rester inconnus des humains. Jusqu'au jour où la jeune Ayati est le témoin d'une de ces luttes à mort au bout de sa rue. Engagée malgré elle dans l'ultime bataille entre les deux clans d'immortels, elle devra risquer son âme et mettre en péril son amour, alors que le monde menace de basculer dans l'Apocalypse."



Mon avis concernant cet ouvrage :
Les adversaires est le premier roman que je lis de Fabien Clavel (et sûrement pas le dernier !). Il fait partie du trio d'inauguration de la collection Pandore des éditions Le Pré aux Clercs, aux côtés de Magies secrètes (dont vous retrouverez ma chronique ici : http://les-chroniques-de-lana.blogspot.fr/2013/01/mon-avis-sur-magies-secretes-dherve.html ) et de La dernière lame dont je vous parlerai dans ma toute prochaine chronique. ;-)

N'étant pas vraiment habituée à lire de la pure fantasy, j'avais un peu peur de me sentir perdue et de ne pas tout comprendre. Après avoir lu les premiers chapitres, je me suis sentie rassurée : l'histoire se passant dans notre monde, pas de grosse perte de repères. Et je dirais même plus ! Pour une fois, l'action se passe entièrement dans notre beau pays, pas loin de la Capitale, à Villejuif.

Mais parmi nos semblables vivent des créatures fantastiques : des anges et des démons. Ce qui me pousse à classer ce roman dans la catégorie Urban Fantasy.

Des anges et des démons, disais-je donc ? Oui. Fabien Clavel nous offre une version de l'Apocalypse entièrement revisitée. Le mythique affrontement anges/démons nous est montré sous un nouveau jour. Mais ce combat n'a rien de manichéen : ici, la frontière bien/mal n'est pas évidente. Parfois même, on se demande qui des démons ou des anges sont les plus mauvais.

L'Apocalypse selon Fabien Clavel, c'est un peu comme Koh-Lanta (en plus violent bien sûr.  ^^) : à la fin, il ne restera qu'un survivant. Sept "candidats" , sept élus, sept "Philiaphores" pour être très précise, doivent s'affronter. De tous ces duels d'épées flamboyantes (comme les sabres-laser de StarWars mais en mieux !) ne sortira en vie que le vainqueur, celui que l'on nommera "El", celui qui aura l'honneur de devenir en quelque sorte le bras-droit, le porte-parole direct, de Dieu. La fin de ces combats marquera la fin de l'Apocalypse... pour les 372 ans à venir.

Mais cette fois, parmi les candidats figurent deux humains : Ayati et Driss. Et pour compliquer encore un peu les choses, Driss a signé un pacte avec le Diable, pensant que ça lui permettrait de sortir de sa vie minable. Quand il se rend compte de ce qu'il a fait, c'est trop tard : pas moyen de faire demi-tour. Driss est condamné à assumer son destin, qu'il le veuille ou non. C'est aussi le cas d'Ayati, jeune femme à la vie ennuyeuse qui passe ses journées à travailler au restaurant de ses parents. Sa vie bascule le jour où elle assiste bien malgré elle à un duel à mort. A partir de ce moment, Ayati se retrouve en danger et Tumaël, un veilleur (un ange qui a renoncé à ses ailes pour vivre comme les humains), fait son apparition pour la protéger.

Le seul petit reproche que je pourrais faire à ce roman, c'est l'abondance de termes relatifs à la mythologie angélique et démoniaque qui nous écrase un peu au tout début de notre lecture. Bien heureusement, on prend ses marques très rapidement en continuant à tourner les pages et on finit par tomber en admiration devant une "faune biblique" aussi fournie.

J'ai trouvé les personnages attachants, en particulier Ayati, Driss et Tumaël. Oui, je l'avoue, j'ai eu un sérieux faible pour Tumaël, cet ange qui n'aspire qu'à une chose, avoir un enfant et vivre comme un homme ordinaire et qui voit tous ses espoirs partir en fumée. J'ai aimé son côté torturé mais aussi son côté protecteur. Tumaël va tout faire pour sauver Ayati de la mort (quasi) certaine qui l'attend, une humaine ne pouvant pas faire le poids face à des créatures angéliques ou démoniaques. Tumaël est prêt à tous les sacrifices pour qu'Ayati s'en sorte. C'est un personnage très fort à qui je décerne un coup de coeur bien mérité. ;-)

Un autre point fort de ce roman : l'écriture fluide, entraînante et rythmée de l'auteur. Ce fut un véritable plaisir de dévorer cet ouvrage qui se lit tout seul.
Le choix des points de vue multiples est une excellente initiative : cette alternance nous permet de plonger dans l'univers des deux camps opposés. L'auteur fait d'ailleurs preuve d'une certaine neutralité ce qui, je pense, nous permet d'apprécier aussi bien les anges que les démons. Comme je le disais plus haut, anges et démons présentent des qualités mais aussi des défauts. Cette bivalence les rend plus humains, plus proches de nous et casse le cliché anges=le bien/ démons=le mal. Tout n'est pas noir ou blanc dans ce roman, tout est nuances de gris.

La fin m'interroge un peu : y aura-t-il une suite comme le laisse envisager le dernier chapitre ?


En conclusion :  
Un coup de coeur pour ce deuxième ouvrage de la collection Pandore que je lis. L'auteur revisite le folklore biblique et en particulier l'Apocalypse avec beaucoup d'originalité. Une vision très personnelle du combat anges/démons qui sort des sentiers battus.

Un roman que je conseille aussi bien aux amateurs de fantastique que de thriller.
Un ouvrage qui vient confirmer la qualité de la collection Pandore et le talent des auteurs français du fantastique.

Je tiens à remercier chaudement les éditions Le Pré aux Clercs  pour m'avoir permis de découvrir ce roman.